Nom de l’auteur/autrice :Fabien Gaillard

Moto GP

Quartararo n’explique pas son top 5 : “On ne sait pas pourquoi on va vite”

La troisième place en Essais Libres 1 augurait déjà d’un niveau de performance très intéressant pour Fabio Quartararo pour ce retour en Europe. Une belle forme affichée d’entrée par le pilote Yamaha et qui s’est confirmée lors des Essais de l’après-midi à Jerez, même si une chute survenue à l’attaque dans le money time de la séance a bien failli enrayer cette dynamique. 
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Au final, Quartararo s’est offert – avec la moto de sa chute – le cinquième temps de cette seconde séance d’essais du GP d’Espagne, qu’il a longtemps menée, à un peu plus de quatre dixièmes du nouveau record de la piste signé Álex Márquez au guidon de la Ducati Gresini, et – plus important – son accès direct à la Q2 ce samedi. Malgré tout, au sortir de cette journée, ce niveau de performance pose plus de questions qu’il n’offre réellement de réponses, sur une piste où l’adhérence est en général plutôt faible.
“Ça fait longtemps, je me suis bien senti”, a expliqué le champion du monde 2021. “Après, je pense qu’on poussait vraiment à la limite même si c’était pour le rythme. Mais je me suis senti assez à l’aise et je pense que c’est assez positif. On ne pensait pas aller aussi vite l’après-midi, surtout pour nous, parce qu’on sait qu’avec les conditions, c’est assez délicat avec le grip. Donc, surtout après une chute, faire 1’36″4, je pense que c’est assez positif.”
“Je suis en confiance, surtout à l’avant”, a-t-il précisé. “Comme je l’ai dit, pour moi, nous devons trouver l’équilibre entre l’avant et l’arrière parce que nous freinons trop fort et nous utilisons trop le pneu arrière en phase d’accélération. Mais non, je suis vraiment content et le feeling de l’avant est incroyable sur notre moto. Mais quand vous attaquez trop, vous trouvez la limite comme dans le dernier virage [où il est tombé à la fin des Essais].”
“Aucune logique” dans la performance du jour

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Interrogé sur l’éventuelle logique à trouver entre la performance du jour et le fait qu’elle se produise sur une piste à faible adhérence, où la Yamaha souffre depuis le début de l’année, Quartararo de répondre immédiatement : “Aucune logique. Non [je n’arrive pas à l’expliquer]. Et c’est dur, parce qu’au final, on ne sait pas pourquoi on va vite. Mais demain, on pourra aller [lentement] et on ne sait pas pourquoi non plus. J’aimerais bien savoir ce qui fait que le dimanche, on commence la course et – avant même de commencer la course dans le warm-up lap – on sait qu’il y a quelque chose de différent. Je pense que c’est la chose la plus dure à comprendre.”
Pour autant, y a-t-il tout de même quelque chose qui a été trouvé à Jerez pour être aussi performant sur un seul tour ? “Non, on n’a rien trouvé”, assure Quartararo, qui met cette situation sur le compte d’un circuit moins rude avec les pneus que d’autres pistes. “C’est juste que tous les autres circuits, il y avait un drop avec le pneu et pour maintenir le rythme des autres, il fallait que je pousse beaucoup plus.”
“Ici, le drop du pneu est bien moindre, donc j’arrive à maintenir les chronos, et on a vu que j’ai réussi à faire 37″0 avec un pneu médium usé, donc c’est vraiment positif. Mais, [c’est] parce que le pneu ne drope pas ; le jour où il y a Grand Prix avec un peu plus de drop, c’est compliqué. On sait qu’au Mans aussi, c’est un circuit où il n’y a pas beaucoup de drop, donc on sait qu’on peut aller un peu plus vite sur le rythme. Mais, les circuits où il y a du drop, c’est là où on doit être plus performants.”
“Les pneus sont très constants ici et c’est pourquoi je peux produire ce temps au tour en attaquant à 100% à chaque tour”, a-t-il ajouté. “Si je poussais à 100% sur chaque tour au Qatar, après trois tours, les pneus étaient morts. C’est aussi pourquoi l’écart en termes de rythme est plus important sur des pistes où l’effondrement du pneu est plus important.”

Il n’y a aucune raison que sur une piste comme Jerez, où le grip n’est pas fantastique, nous soyons capables d’aller vite.

Appelé à évoquer les perspectives pour la suite du week-end, Quartararo n’attache dans ce contexte pas réellement d’importance au résultat. C’est bien la compréhension du niveau de performance de sa Yamaha qui l’intéresse avant tout : “On verra, parce que le dimanche, on ne sait jamais pourquoi notre grip est super faible. Mais, pour le moment, honnêtement, je ne regarde pas trop la position. Je veux comprendre pourquoi aujourd’hui nous étions rapides.”
“Nous savons que j’ai un bon feeling, mais il n’y a aucune raison que sur une piste comme Jerez, où le grip n’est pas fantastique, nous soyons capables d’aller vite. Après un crash où la moto n’avait plus d’aileron avant, dont le guidon était comme ça [de travers], nous ne sommes qu’à deux dixièmes de Marc. Ce n’est pas vraiment logique et il faut comprendre, et comprendre pourquoi souvent le dimanche nous sommes lents.”
“Demain matin, nous savons que nous irons plus vite, parce que les températures seront plus basses. Mais c’est surtout dimanche. Dimanche, après la course Moto2, l’écart entre les autres et nous est plus important quand le grip est plus faible. Et, ici en particulier, le moteur n’est pas un gros problème parce que vous ne pouvez pas vraiment dépasser. Donc c’est une chose qui est positive. Mais voyons ce que ça va donner avec le grip de dimanche.”
“J’aimerais rester dans les six premiers comme on est aujourd’hui”, a-t-il tout de même déclaré. “Après, on va essayer de faire mieux. L’objectif c’est ça. Mais je pense qu’il ne faut pas trop se mettre la pression avec un résultat mais surtout essayer de comprendre pourquoi on va plus vite, pourquoi on arrive à avoir un rythme plus élevé et essayer de trouver une solution quand il n’y a pas de grip.”
 
Concernant sa chute, Quartararo a semblé absolument vouloir repartir avec la moto avec laquelle il était tombé. De quoi interroger sur une éventuelle différence de réglages entre ses deux machines. Après avoir expliqué que ce n’était pourtant pas le cas, il a livré les raisons de sa velléité à vouloir ramener sa Yamaha accidentée au stand : “C’est parce que je n’ai qu’un pneu avant, donc je ne voulais pas absolument repartir avec cette moto mais surtout la ramener au box. C’est pour ça que c’était important de la ramener. Je pensais qu’on allait partir avec l’autre moto, mais finalement on est partis avec la même.”
Avec Germán Garcia Casanova
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Espargaró “nerveux” avant son retour en GP : “La compétition n’était pas dans mes plans”

Dans le cadre du Grand Prix d’Espagne, Aleix Espargaró retrouve la compétition, quelques mois après la fin de sa carrière de titulaire à plein temps. Depuis, celui qui a intégré l’écurie Honda en tant qu’essayeur a vu sa vie a drastiquement changer, avec notamment une implication plus grande dans le monde du cyclisme qui a finalement pris le pas, dans son esprit, sur sa précédente vie de pilote MotoGP à plein temps.
À 35 ans, celui qui a connu des succès tardifs dans sa longue carrière, a en effet pris part, entre ses obligations de pilote d’essais, à des compétitions à vélo dans le cadre de son engagement avec Lidl-Trek et se retrouve à Jerez à la veille de son 340e départ, toutes catégories confondues, avec une certaine appréhension de retrouver un monde lui étant devenu un peu plus étranger.

La compétition n’était pas dans mes plans, mais il est également vrai qu’il n’y a pas de meilleur terrain d’essais qu’un Grand Prix.

“Je me sens davantage comme un cycliste que comme un pilote de MotoGP en ce moment, car je passe beaucoup plus de temps sur le vélo”, a-t-il expliqué ce jeudi dans le paddock, reconnaissant se sentir “nerveux”. “Mais je serai toujours un pilote et je suis très fier de porter les couleurs du HRC. En même temps, c’est une énorme responsabilité”, a-t-il ajouté.
Au moment de quitter le monde du MotoGP, Espargaró n’avait pas forcément dans l’idée de retrouver les Grands Prix mais dans le cadre du rôle d’essayeur qu’il a endossé avec Honda, il sait très bien que le fait de se confronter aux réalités de la course fait aussi partie de sa tâche : “La compétition n’était pas dans mes plans, mais il est également vrai qu’il n’y a pas de meilleur terrain d’essais qu’un Grand Prix pour les pièces que nous développons.”

Wild-card à Jerez, Aleix Espargaró ne compte toutefois pas multiplier les apparitions en Grands Prix.
Photo de: HRC

Cette première wild-card ne devrait pas être la seule mais le natif de Granollers n’a pas l’intention de multiplier les apparitions, lui qui estime avoir fait le bon choix en prenant sa retraite : “J’en ferai probablement une autre, mais je n’en prévois pas beaucoup plus. J’ai regardé la première course, en Thaïlande, sur le canapé. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que j’avais pris la bonne décision.”
Dans le cadre de son nouveau métier de pilote d’essais, Aleix Espargaró travaille aux côtés de son ancien directeur technique chez Aprilia, Romano Albesiano, qui a rejoint les rangs de Honda dans le même rôle, ainsi qu’un groupe d’ingénieurs pour tester de nouvelles pièces. Il s’est engagé dès ce vendredi avec une RC213V qui est issue de ces roulages, assez différente de celle des pilotes de la structure officielle.
“Ma moto ne sera pas la même que celle des pilotes d’usine Joan Mir et Luca Marini ce week-end”, a-t-il expliqué. “Je dispose de beaucoup de nouveautés. J’espère pouvoir prouver qu’elle est un peu plus compétitive et ils pourront la recevoir dans un avenir proche.”
“Honda travaille d’arrache-pied pour progresser, et ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne soient à nouveau compétitifs. J’espère qu’avec le temps, je pourrai me faire un nom et gagner le respect des pilotes. Le plus important, c’est que Joan et Luca apprécient mon travail.”
Avec Germán Garcia Casanova et Richard Asher
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Moto GP

L’UE prête à approuver “sans conditions” le rachat du MotoGP par Liberty

Liberty Media vers un rachat sans aucune condition du MotoGP ? C’est en tout cas ce que Reuters laisse entendre ce mercredi, affirmant que l’entreprise américaine devrait voit l’opération à 4,2 milliards d’euros se concrétiser sans aucune exigence de la part de l’Union européenne (UE) dans les semaines à venir.
Il y a un an, la firme avait annoncé son intention d’acheter 86% de Dorna Sports, cette dernière conservant 14% de ses parts, afin d’en prendre le contrôle. Encore fallait-il, pour finaliser cette vente et donc que la firme américaine ne préside aux destinées, entre autres, du MotoGP que les instances européennes anti-monopole donnent leur approbation.
Car depuis 2017, Liberty est également la détentrice des droits commerciaux de la Formule 1, qui est aussi l’un des principaux championnats du monde de sports mécaniques. Une enquête donc été lancée en toute fin d’année dernière pour une durée d’environ six mois par les instances compétentes de l’UE, au termes desquels nous ne sommes officiellement pas encore arrivés. La décision devrait être annoncée le 1er juillet.
L’agence Reuters a cependant indiqué que des sources proches du dossiers avaient rapporté que la Commission européenne allait prochainement donner son accord à ce rachat “sans exiger de concessions”. Les responsables de l’UE, interrogés sur le sujet, n’ont pas souhaité faire de commentaire. 
Une telle décision irait ainsi à l’encontre d’un précédent majeur puisqu’en 2006, un cas de figure similaire s’était déjà présenté quand CVC Capital Partners, déjà actionnaire de Dorna Sports, avait cherché à obtenir le contrôle de la F1 en plus du MotoGP. À l’époque, l’UE avait forcé le fonds d’investissement à renoncer à ses intérêts dans le championnat moto pour valider le rachat de la Formule 1. 
Si aucun porte-parole ne s’est prononcé, Reuters a en revanche pu citer un représentant de Liberty Media : “Le marché des divertissements audiovisuels est très vaste et en pleine croissance, bien au-delà du sport, et la transaction renforcera la capacité du MotoGP à rivaliser sur ce marché hautement concurrentiel.”
Avec Richard Asher et Germán Garcia Casanova
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